L'histoire d'Emmi

A l’aube du XXe siècle, la Suisse connaît une forte croissance, notamment dans le secteur de l’agriculture. Le bétail et la production laitière augmentent, la production de lait double en 50 ans. Grâce aux centrales laitières, aux vendeurs de lait et aux laiteries, l’industrie laitière se professionnalise. Les paysans se regroupent au sein d’organisations d’entraide afin de renforcer leur position sur le marché.

La Première Guerre Mondiale éclate le 28 juillet 1914. Celle-ci entraîne une pénurie d’aliments dans toute l’Europe. En Suisse, les autorités fédérales demandent à la Fédération des producteurs suisses de lait de garantir l’approvisionnement en lait de la population à l’échelle nationale à des prix stables.

Au départ, après la fin de la Première Guerre mondiale (1918), la situation ne s’apaise pas en Suisse. De grands efforts sont entrepris afin de garantir l’approvisionnement des consommateurs en lait et en produits laitiers. 1922 – Après la suppression de l’obligation de culture des céréales et des cultures sarclées (p. ex. les pommes de terre), la situation s’inverse en Suisse: un engorgement laitier se produit. Dans le même temps, les possibilités d’écoulement se détériorent, notamment en raison des augmentations des droits de douane et des restrictions d’importation d’autres pays. En quelques mois, le prix du lait diminue de 15 centimes par litre pour atteindre 19 centimes.

Après environ 15 ans de normalité, le début de la Seconde Guerre mondiale (1er septembre 1939) entraîne de nouveau l’état d’urgence.

Sur la base d’un article économique révisé en 1947, une nouvelle loi sur l’agriculture règlemente l’agriculture suisse à partir de 1952. Les dispositions et leur exécution dans l’industrie laitière sont très controversées, car l’industrie laitière revêt une grande importance. Ainsi, l’ensemble du régime laitier est axé vers la garantie d’un prix de production du lait couvrant les coûts. En raison de cette importance considérable, le prix du lait est défini par le Conseil fédéral. En contrepartie, les producteurs laitiers s’engagent à livrer leur lait à un point officiel de collecte du lait ou à une fromagerie. La Butyra et l’Union suisse du commerce de fromage s’occupent de la vente des produits laitiers. Cette première organisation dispose aussi du monopole de l’importation et régule ainsi le prix du beurre. Déjà à l’époque, un fonds de soutien des prix est nécessaire. Celui-ci compense les revenus trop faibles sur les marchés étrangers du fromage par rapport au prix suisse du lait.

Après 1945, la Suisse connaît un essor économique inédit qui perdure jusqu’aux années 70. Durant cette période, les exportations suisses sont quasiment multipliées par dix. Cette prospérité croissante modifie également les habitudes de consommation. Ainsi, la demande en matière d’aliments prêts à être consommés, pasteurisés, stérilisés, surgelés et pré-emballés augmente. Les entreprises alimentaires sont obligées d’investir pour acquérir des machines de traitement et d’emballage afin d’augmenter leur production.

L’effondrement du système monétaire de Bretton Woods (mars 1973) et la crise du pétrole (automne 1973) entraînent une récession mondiale. La période de croissance économique de presque trente ans prend fin.

Afin d’endiguer l’excédent de lait et de soutenir le prix du lait, le contingentement laitier pour les entreprises individuelles est introduit en Suisse en 1977. La quantité totale du lait à produire en Suisse est fixée à 3,2 millions de tonnes par an.

Au début des années 90, l’économie suisse aussi doit faire face à de nombreux problèmes. La croissance est au point mort, la crise couve et le chômage augmente. Les entreprises doivent trouver de nouveaux moyens pour garantir leur pérennité.

Les membres de la Fédération laitière de Suisse centrale (MVL) décident la séparation des activités de l’association des activités commerciales et une organisation moderne par branches. Le 23 juin 1993, l’entreprise Emmi AG est fondée dans le cadre d’une assemblée générale.

Le marché intérieur européen entre en vigueur le 1er janvier 1993. Celui-ci booste la croissance. En 1992, le peuple suisse avait voté contre l’adhésion à l’Espace Economique Européen (EEE) et ne peut donc pas profiter de cette évolution positive. La stagnation de l’économie dure jusqu’en 1996. La décision du Conseil fédéral de diminuer le prix du lait de 10 centimes et d’augmenter en contrepartie les contributions aux paysans constitue un changement important pour l’économie suisse du lait.

Dans le cadre des accords bilatéraux avec l’Union européenne (UE), la politique agricole 2002 doit permettre d’améliorer la compétitivité du secteur agricole suisse. L’accord de commerce sur les produits agricoles entre la Suisse et l’UE entre en vigueur en 2002. Les principaux changements concernent le commerce du fromage. Entre 2002 et 2007, les deux parties suppriment progressivement les droits de douane, à partir de juin 2007, les échanges de fromages entre la Suisse et l’UE ne sont plus soumis à des droits de douane. Depuis, il n’existe plus aucune protection douanière par rapport à l’UE pour le principal produit laitier suisse. Les aides suisses pour la vente de fromage sur le marché suisse sont versées pour la dernière fois en 2002. Les aides pour les exportations de fromage en-dehors de l’UE persistent encore jusqu’en 2008, mais à un niveau de moins en moins élevé. Les conditions se durcissent donc pour l’ensemble du secteur laitier suisse.

Depuis 2000, les responsables politiques suisses réfléchissent à la sortie du contingentement laitier. Cette question s’est posée suite à l’intention de l’Union européenne (UE) de contrôler son système de contingentement en 2003 et de le supprimer au plus tard en 2008. En 2003, une sortie est décidée pour début 2009. Avec la sortie du contingentement laitier, la quantité de lait augmente jusqu’en 2014. Suite à la baisse du prix du lait, la quantité de lait se stabilise ensuite à un niveau légèrement inférieur. Le nombre de producteurs de lait diminue continuellement. D’autre part, au sein de l’UE, les quotas laitiers sont supprimés uniquement à partir du 1er avril 2015.

Pendant des décennies, l’activité internationale d’Emmi s’est concentrée sur l’exportation depuis la Suisse et sur des partenariats de licence à l’étranger. Les ressources correspondantes à l’étranger étaient facilement gérables. Mais à partir des années 2000, des participations plus importantes et de plus en plus nombreuses dans des sociétés de production étrangères ont transformé Emmi en un groupe d’entreprises international. Depuis début 2014, la structure du groupe s’est adaptée aux opportunités du marché, à l’importance du marché national suisse et l’internationalisation croissante d’Emmi. La vision consistant à s’imposer durablement comme une entreprise indépendante sur les marchés ouverts reste inchangée. Les trois piliers stratégiques sont eux aussi conservés: - Renforcement de la position de leader en Suisse - Croissance ciblée à l’étranger - Gestion des coûts rigoureuse et axée sur le long terme

Alors qu’Emmi continue d’optimiser son portefeuille de marques et de produits, de promouvoir des innovations et des concepts de marque forts et de renforcer ainsi sa position de leader sur le marché suisse, la société poursuit également sa croissance à l’international. Sa présence internationale lui permet de se diversifier géographiquement, d’exploiter des synergies et des économies d’échelle et de participer à la croissance. Pour être en mesure d’investir dans la croissance durable et l’innovation, Emmi poursuit une gestion rigoureuse des coûts dans l’ensemble du groupe. Outre ces trois piliers principaux de la stratégie, Emmi investit dans le développement de niches attrayantes comme les produits biologiques, les produits à base de lait de chèvre et les desserts.