Quatre d’un coup
A Ostermundigen, quatre jeunes femmes suivent une formation de spécialiste du transport routier. Une décision peu commune: tout d’abord parce qu’il s’agit d’un secteur qui manque de jeunes recrues, et ensuite, parce que ce métier a longtemps été un bastion de la gente masculine. Mais ce n’est pas un sujet de préoccupation pour les apprenties, qui estiment avoir trouvé «le métier qu’il leur fallait».
Pour l’interview, elles s’installent dans la salle de réunion de la logistique du site d’Ostermundigen. Elles ne semblent pas ravies. Elles préféreraient être sur la route, dans leur semi-remorque de 40 tonnes.
Eleonora (18)
«Le fait de conduire, d’être la reine de la route. J’ai tout de suite été fascinée par tout ça», explique Eleonora, 18 ans, actuellement en deuxième année d’apprentissag
Kerstin (20)
Kerstin, 20 ans, s’est d’abord essayée au travail en crèche, mais s’est vite rendu compte qu’elle n’était pas faite pour la garde d’enfants. Un jour, elle a entendu parler d’une formation pour devenir conductrice de poids lourd. «Ça a tout de suite éveillé ma curiosité.»
Leandra (17)
Leandra, 17 ans, explique quant à elle que, contrairement aux garçons qui adorent les Lamborghini et les Ferrari, elle préfère largement les camions.
Leonie (16)
La quatrième du groupe, Leonie, 16 ans, est comme Kerstin en première année, tandis que les deux autres sont en deuxième année d’apprentissage.
Prendre le volant
Au début de la formation, les occasions de monter à bord d’un poids lourd sont rares. Au grand regret des quatre jeunes femmes. «J’attends avec impatience de pouvoir prendre le volant», explique Leonie.
Eleonora nous raconte avec fierté qu’elle a déjà passé 60 à 70 heures sur la route avec son permis d’élève conductrice. «C’est une véritable satisfaction, et ça montre qu’on a choisi le bon métier.»
Les autres acquiescent d’un signe de tête.
«Les femmes conduisent plus habilement»
Pendant leur première année, les apprentis travaillent au chargement, à l’expédition, à la préparation des commandes et dans un atelier de camionnage externe. De temps en temps, ils peuvent participer à une tournée. A 17 ans, ils commencent les heures de conduite, et à 18 ans, ils peuvent déjà effectuer des commandes de transport eux-mêmes.
«Nous assumons d’importantes responsabilités», indique Eleonora. Il faut par exemple apprendre à faire une marche arrière avec une remorque. Une tâche pour laquelle elles sont, en tant que femmes, particulièrement douées, expliquent-elles en riant.
L’idée que le métier de chauffeur de poids lourd est réservé aux hommes est dépassée, estiment-elles. «Je pense que les femmes sont plus prudentes sur la route, et font preuve d’une plus grande finesse», explique Leonie.
Emmi Schweiz emploie 95 chauffeurs et compte actuellement sept apprentis. Outre nos quatre jeunes femmes à Ostermundigen, le groupe forme trois apprentis à Emmen. Ce n’est pas un hasard si quatre femmes embrassent cette profession en même temps.
Dans sa recherche d’apprentis, Pascal Flühmann, directeur de l’expédition et du transport à Ostermundigen et responsable d’apprentissage, a spécifiquement ciblé les jeunes femmes. «Je suis très content de voir que ce métier exigeant attire encore les jeunes. Et nous sommes ravis de pouvoir compter quatre femmes parmi nos collaborateurs.»